Toutes les météorites sont précieuses !

La carbonée CM2 Jbilet Winselwan :

Jbilet winselwan carbonee cm2 maroc

Ci-dessus, pierre de 5,85 g, et ci-dessous fragment de 2,1 g :

Ci-dessous, fragment avec croute de 0,75 g :

Cm2 0 75 g jbilet a
Cm2 0 75 g jbilet b

JBILET WINSELWAN

Cette météorite a été découverte dans le désert en juin 2013 à seulement 7 Km de la ville de Smara, au Maroc. Le poids total de pierres ramassées est de l'ordre de 6 Kg. Elle est classée "chondrite carbonée CM2", comme la célèbre Murchison tombée en Australie le 28/09/1969.

Les CM2 contiennent une partie du matériau le plus primitif du système solaire précoce, c'est à dire des composés organiques complexes, dont des acides aminés. Elles contiennent aussi de l'eau. La présence de composés organiques volatils et d'eau indique une absence de chauffage significative depuis la formation de ces corps.

La composition des météorites classées CM2 est aujourd'hui considérée comme similaire à la composition de la nébuleuse solaire primordiale à partir de laquelle les planétésimaux et comètes se sont formés.

Ci-dessus, pierre de 5,85 g  + fragment de 2,1 g + fragment de 0,75 g

Les CM sont ainsi nommées d’après la météorite "Mighei", tombée en Ukraine en 1889. Des études ont permis de démontrer la présence dans les CM de molécules organiques, en déséquilibre isotopique avec celles rencontrées sur notre planète. Celles-ci sont donc clairement d’origine non-terrestre. On en a recensé jusqu’à 230 dans une seule météorite, incluant 92 acides aminés et certaines bases chimiques du code génétique. Il s’agit généralement de molécules de petites tailles (de l’acide formique à l’adénine), et l’on a même pu parfois sentir une forte odeur d’acide acétique (vinaigre) lors de la découpe de certains spécimens.

 

 

SaU 566, une chondrite carbonée CV3 :

 SaU 566

Il s'agit d'une chondrite carbonée CV3 découverte en février 2011 dans le désert du OMAN.

L'érosion terrestre a fait disparaître la fragile croûte de fusion au profit de la structure interne, dévoilant ainsi une myriade de chondres. Le poids total récupéré pour cette météorite est de seulement 1725 g. Malgré son grand âge terrestre, elle n'en reste pas moins une pierre extra-terrestre peu courante.

Fragment complet de 190 grammes

Les chondrites de type CV sont nommées d’après la météorite italienne de Vigarano (chute observée de 1910). Elles présentent des chondres relativement grands. Les CV incluent souvent dans leur matrice des formations minérales annexes au chondres, comme des inclusions "organiques" ou des inclusions « réfractaires ». Les inclusions réfractaires, riches en titane, calcium et aluminium (appelées plus communément CAl’s) sont les premières formes minérales condensées dans la nébuleuse présolaire, qui se sont ensuite faites piéger lors de l’accrétion des corps chondritiques.  Leur âge de formation est de 4,57 milliards d’années, point d’origine pour la mesure de l’âge du Système Solaire. Les inclusions organiques quant à elles, se sont avérées être extrêmement proches des chondrites de type CI, tant au niveau de la structure que de la richesse en molécules hydratées complexes. A noter que les roches proches des CI ne sont pas les seuls exemples d’inclusions carbonées que l’on peut trouver dans les CV.

 

 

La chondrite carbonée CO3 nommée NWA 6516 :

NWA 6516

Il s'agit d'une chondrite carbonée CO3, un type assez rare de météorite.

Pour cette chute, une seule pierre de 209 g a été découverte en 2009 dans le Nord-Ouest du Sahara.

Ci-contre, plaque de 2,1g

 

Ci-dessous,

talon de 5,13g avec une face polie

Co3 a
Co3 b

Chondrite de Rumuruti NWA 753 :

Nwa 753
Nwa 754

NWA 753

Chondrite Rumuruti 3.9 découverte en 2000 dans le Nord Ouest du Sahara. Poids total connu : 12 Kg.

les chondrites R portent le nom d’une chute qui eut lieu au Kenya, à Rumuruti. Le peu de fer contenu dans ces météorites est très oxydé. L’olivine, par contre, est très riche en fer et leur donne un aspect noirâtre ou rougeâtre.

Plaques polies de 1,82 et 1,62 g

Les chondrites de Rumuruti sont de très rares météorites. On a autrefois connu ce groupe sous la dénomination « Lacs Carlisle Meteorites », suite à une météorite qui fut trouvée dans ce lieu, en Australie, en 1977. Le groupe est depuis l'année 1993 renommé R, pour "Rumuruti", suite à une chute observée au Kenya, en 1934. La Météorite de Rumuruti est d’ailleurs la seule chute observée de ce groupe, et seulement un petit fragment a été préservé depuis 1938 dans la collection du Musée Humboldt de Berlin, en Allemagne. La plupart des chondrites R appartiennent au type pétrologique 3, et sont parfois bréchiques.   

 

 

Chondrite Ordinaire :

Météorite pesant 589 g découverte au début des années 2000 dans le Nord-Ouest du Sahara.

On trouve encore facilement ce genre de météorite en pierre complète chez les négociants, souvent pour moins de 0,5 € le gramme (2015). Celle-ci est une CHONDRITE ORDINAIRE. Il s'agit d'un matériau pierreux primitif contenant environ 20% de fer qui s'avère être le plus abondant circulant entre les planètes. En effet, 85% des météorites qui tombent sur Terre sont des chondrites de ce genre, dites "ordinaires".

Alors un petit conseil, à ce prix là, si l'occasion se présente, faites vous plaisir et offrez vous un authentique morceau d'astéroïde !

Il y a environ 4.57 milliards d’années, dans un des bras d’une galaxie spirale que nous appelons aujourd’hui la «Voie Lactée», un gigantesque nuage de gaz et de poussières résultant de l’agonie de quelques astres géants depuis longtemps éteints, rencontre une géante rouge en fin de vie. Ayant brûlée tout son carburant nucléaire, cette dernière explose violemment en éjectant des centaines de milliards de tonnes de cendre stellaire, déstabilisant ainsi le nuage à proximité. Cet apport considérable d’énergie et de matière induit des perturbations qui vont conduire à la condensation du nuage en des corps plus ou moins massifs : le Soleil et les futures planètes, astéroïdes et comètes de notre système solaire. Les chondrites sont les agrégats les plus primitifs des éléments condensés à partir de cette nébuleuse.  Les chondres sont des petites boules de silicates dont la taille varie de 0.02mm à 15mm. La forme sphérique est la forme par défaut des structures formées en apesanteur, comme on peut le remarquer pour les étoiles, ou les liquides que l’on voit ingurgiter par les astronautes de l’ISS par exemple. De ce fait, les chondres sont typiques d’une météorite et ne peuvent se trouver dans aucune roche terrestre. On trouve aussi dans les chondrites des paillettes de métaux à l’état natif. Il s’agit généralement d’un mélange de fer/nickel. Cela rend ces météorites magnétiques (elles attirent l’aimant).

Pierre complète de 589 grammes

 

 

 

L'achondrite diogénite NWA 7831 :

NWA 7831

Belle météorite de type Achondrite Diogénite (famille des HED) découverte en 2013 dans le Nord-Ouest du Sahara. Elle est très similaire à la célèbre Tatahouine tombée en Tunisie le 27 juin 1931 vers minuit. Pour la petite histoire, ce soir là, des sentinelles observent une énorme boule de feu tomber du ciel, toute la garnison est alors prise de panique. Très vite, on s'aperçoit qu'il s'agit en fait d'une pierre tombée du ciel (une météorite). Au petit matin, les plus gros fragments sont sommairement recueillis (12kg) pour être envoyés à Paris aux fins d'analyse. Le reste, d'aspect vitreux et verdâtre, est abandonné sur place un temps, faute d'intérêt. 

Nous savons aujourd'hui que Tatahouine et sa jumelle NWA 7831 sont originaires du manteau du gros astéroïde Vesta qui circule entre Mars et Jupiter.

Joli fragment de 12,1 grammes

Les achondrites HED (Howardites, Eucrites, Diogénites) sont des météorites dites différenciées dans lesquelles les silicates ne coexistent plus avec le fer-nickel (ou en quantité négligeable). Elles sont le résultat de la différenciation de matériaux primitifs dans un même corps. Cette séparation a conduit à une nouvelle structure avec un cœur métallique de forte densité (environ 8Kg/L) et une croûte formée de couches de roches magmatiques plus légères (environ 3Kg/L), à l'origine des HED. L’astéroïde qui est la source commune des HED a été identifié : il s’agit de Vesta, situé entre Mars et Jupiter dans la ceinture d’astéroïdes. Il fut observé pour la première fois en 1807 par l’astronome Heinrich Ölbers.

 

 

Ci-dessous, un fragment complet de l'astéroïde VESTA pesant 39,2 g

appartenant à la météorite diogénite "NWA7831".

L'achondrite Howardite NWA 2698 :

 

NWA 2698

Cette météorite est une achondrite classée Howardite.  Elle a été découverte en 2004 dans le Nord Ouest du Sahara.

Poids total de la chute : 134 grammes.

Plaque polie de 5,4 g

(Voir aussi à la page 17 les deux autres pièces de cette chute en collection)

Nwa2698 5 4 g

L'achondrite Eucrite NWA 8264 :

Nwa8264 1 79g a

NWA 8264

Une pierre de seulement 58 g a été découverte en 2014 dans le Nord Ouest du Sahara.

Elle est classée achondrite eucrite et originaire de l'astéroïde Vesta circulant entre Mars et Jupiter.

Plaque fine polie de 1,8 g

La chondrite à enstatite EL3-6 NWA 2828 :

NWA 2828

(Appariée à NWA 002 - 1067 - 2736 - 2965 - Al Haggounia 001)

Parfois classée en achondrite aubrite depuis sa découverte en 1999 près de Al Haggounia, au Maroc, d'autres analyses la reclassent plus surement en chondrite à enstatite EL3-6.

Poids total connu de l'ordre de plus de 3 tonnes.

Plaque polie de 7,2 g

2828

Martienne NAKHLITE :

Nwa10153 nak 0 22 g a
Nwa10153 nak 0 22 g b

NWA 10153

Ce spécimen est apparié à la NWA10153, premier fragment de 119 g découvert en 2014.

Par la suite, d'autres pièces identiques semblent avoir été ramassées sur le même point de chute à la frontière Algérie/Mauritanie. Qualifiées d'appariées, elles ont été baptisées NWA 10645, 10659, 10720 et 11013. L'ensemble représente un poids total de l'ordre de 1174 g.

Il s'agit d'une très rare météorite d'origine martienne classée "Nakhlite". A ce jour (février 2022), seulement 27 météorites de ce type sont connues, en comptant les appariées NWA, et les trouvailles en Antarctique !

Fragment de 0,22 g avec sa superbe croûte de fusion noire et fraîche

Les Nakhlites sont nommées d’après la seule chute observée qui s'est produite à Nakhla. Le 28 juin 1911 à 9h00 du matin, une pluie de météorites s'abat près du village de El-Nakhla en Egypte, à proximité de la ville d'Alexandrie. Les fragments rocheux, qui proviennent de l'explosion d'une seule et même pierre, s'éparpillent sur une zone elliptique de 4,5 kilomètres de longueur. La chute de chaque bolide est marqué par une colonne de fumée blanche. En arrivant au sol, l'un d'eux a mortellement frappé un malheureux chien, qui est ainsi devenu la première victime connue d'une chute de météorites. Environ quarante blocs rocheux (d'un poids total de 10 kilogrammes) seront ramassés. 
 
Les Nakhlites ont un âge de formation assez élevé comparé aux shergottites, environ 1,3 milliard d’années. Composées principalement de clinopyroxène, on pense qu’elles sont des cumulas de la croûte profonde de Mars, même si certaines études avancent actuellement d’autres mécanismes de formation plausibles. Les Nakhlites présentent en outres des traces d’altérations aqueuses, dont certaines relativement récentes (0,7 milliard d’années) qui pourraient nous en apprendre énormément sur les conditions de présence d’eau sur Mars par le passé. Elles renferment, en effet, de nombreux composés salins solubles dans l'eau (chlorure de sodium, carbonate de calcium, sulfate de calcium, sulfate de magnésium). Certains chercheurs estiment que ces sels auraient été déposés par percolation dans les fractures de la roche à partir d'un liquide salin qui proviendrait d'un ancien océan martien.

 

 

SEYMCHAN, une superbe pallasite :

Seymchan est une météorite à deux lithologies dont les premiers fragments (272 et 51 Kg) ont été trouvés en 1967 dans le lit asséché d'une rivière, en Russie. Depuis, de nombreux spécimens ont été mis au jour, dont le plus gros fait 2 tonnes !

Certains fragments sont exclusivement métalliques, d'autres contiennent de fantastiques cristaux d'olivine. Une fois coupée en plaque fine, l'olivine gemme révèle sa transparence...

Cette pallasite est réputée pour être très stable et très résistante à l'oxydation.

Plaque polie riche en olivine pesant 15 grammes

Seymchan 15 g 124
Seymchan 15 g 124 1

La pallasite NWA 4482 :

Nwa4482 9 8 g

NWA 4482

Cette météorite est une pallasite découverte en Algérie (Nord-Ouest du Sahara) en 2006.

Le poids total connu est inférieur à 6 Kg.

Ci-contre, fragment complet de 10 g.

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Ci-dessous, fragment de 17,5 g

 

Nwa4482 17 5g a
Nwa4482 17 5g b
Nwa4482 4

NWA 4482

 

Pallasite

 

Ci-contre, fragment complet de 13,5 g

 

La Mésosidérite NWA10158 :

Cette météorite appartient à un type assez rare : 

les mésosidérites.

Il s'agit de météorites mixtes composées d'un mélange de fer et de silicates. Les dernières publications scientifiques concernant leur origine font état d'une violente collision entre un astéroide de fer et l'astéroide VESTA. Les éjectats se seraient rapidement réassemblés en un seul corps.

NWA10158 a été découverte en 2011 en Algérie. Le poids total de la chute est de seulement 403 g.

Pierre complète de 4,5 g.

 

Meso nwa10158

CAMPO DEL CIELO, Sidérite IAB :

CAMPO DEL CIELO

CAMPO DEL CIELO est une sidérite octaèdrite IAB découverte en 1576 dans la province de Chaco en Argentine.

Il s'agit d'une météorite composée essenciellement de fer et de nickel. Elle provient du coeur d'un petit astéroïde différencié qui a été détruit au tout début de l'histoire de notre système solaire, suite à une violente collision.

Cette météorite est actuellement en train de se raréfier sur le marché. Je fais le pari que, comme pour GIBEON qui était le "tout venant" au début des années 90, cette météorite coûtera 3 ou 4 fois plus cher qu'aujourd'hui (2015) d'ici 10 ans. J'ai pu acquérir cette pièce pour 20 centimes le gramme sur une bourse. Je vous conseille donc, à vous lecteur, de profiter de l'offre actuelle si l'occasion se présente !

Spécimen complet de 376 grammes avec une incroyable forme d'os de chien

Toutes les sidérites ont en commun un même mécanisme de formation. Elles dérivent toutes des chondrites, qui, par agglomérations successives, ont formé dans le Système Solaire primitif des corps de plus en plus massifs. C'est au delà d'une taille de 200 Km que la gravité l’emporte, les rendant sphériques. On assiste alors à une séparation entre le fer et les silicates, aidée par des échauffements dus aux frictions internes et aux désintégrations de certains isotopes à courte durée de vie (Al26 notamment). Le corps sphérique se retrouve désormais avec un cœur métallique et une croûte rocheuse. Par la suite, le cœur métallique liquide a tendance à dissiper sa chaleur et à cristalliser. Cette chaleur va se dissiper dans les couches supérieures rocheuses. A noter que des astéroïdes de taille différente auront des temps de refroidissement très différents. Ceux-ci peuvent aller de 10 000 ans à 10 millions d’années. Dans un premier temps le mélange de fer/nickel central cristallise en un solide riche en nickel appelé taénite. Puis, quand le liquide restant est suffisamment appauvris en ce métal, la kamacite (taux de nickel entre 4 et 7.5%) remplis les interstices. Ces deux espèces minérales ont un système cristallin de type cubique à face centrée. En 1804, le chimiste William Thompson fait un polissage sur une partie métallique de la météorite de Krasnoïarsk (une pallasite) et attaque cette surface avec de l’acide nitrique. La taénite, riche en nickel, fut moins attaquée que la kamacite, et une structure macroscopique de cristallisation en forme de filet apparut sous ses yeux. Mais malheureusement pour Thompson qui ne croyait pas du tout en l’existence des météorites, l’histoire ne retenue que le nom d’Aloys Von Widmanstätten (un chimiste et porcelainier de son état) qui réitéra en 1808 cette expérience avec la météorite de Hraschina et conclue à l’origine extra-terrestre du spécimen. Les structures de Widmanstätten sont typiques de la majorité des météorites métalliques, et servent de premier test pour définir l’origine d'un bloc de fer trouvé dans la nature. Les sidérites se subdivisent en trois catégories principales : les Ataxites (contenant de 16 à 32% de nickel), les Octaèdrites (les plus courantes, avec 7 à 15% de nickel), et les Hexaèdrites (5 à 6% de nickel). 

 

 

GEBEL KAMIL, Sidérite Ataxite :

GEBEL KAMIL

Deux superbes fragments de la météorite GEBEL KAMIL

pesant respectivement 494 g et 540 g

Tombée il y a environ 5000 ans, cette météorite a été découverte le 19 février 2009 grâce à Google Map qui a permis de détecter le superbe cratère creusé dans le désert égyptien au moment de l'impact. Elle a été classée sidérite Ataxite riche en nickel. C'est un type très rare de météorite de fer.

 

 

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