Toutes les météorites sont précieuses !
AGUAS ZARCAS
Alors que le bolide enflammé traversait le ciel du Costa Rica d’un mélange surnaturel de couleurs orangées et vertes, Marcia Campos-Muñoz était en pyjama, regardant la télévision sur son canapé. C'était le 23 avril 2019, un peu après 21 heures, lorsqu'elle entendit un grondement sourd inquiétant. Le cœur battant, elle sortit sur la pointe des pieds pour calmer son chien qui aboyait, et pour jeter un œil aux vaches dans les pâturages entourant sa petite maison à Aguas Zarcas, un village paisible au coeur de la forêt tropicale du Costa Rica. Rien d'anormal à priori. Elle retourna à l'intérieur, juste avant qu'une terrible déflagration sur l’arrière de la maison ne secoue les murs jusque dans les fondations.
Elle téléphona immédiatement à son père, son frère et son fils aîné, qui se sont précipités. En inspectant les lieux, ils ont trouvé un trou de la taille d'un pamplemousse dans le toit en zinc ondulé de la terrasse, et une table en plastique brisée. Le coupable gisait, éparpillé sur le sol, en morceaux aussi noirs que du charbon.
Elle ramassa le plus gros fragment, il était encore chaud. Son téléphone sonna et des amis à l'autre bout du fil racontaient que des boules de feu et des roches venaient de pleuvoir sur les fermes et les champs. En effet, un rocher spatial d’environ un mètre de diamètre venait de se briser dans le ciel au-dessus du village, et l'excitation était sur le point de se répandre dans le monde entier via le web.
Les météorites ne sont pas rares. Plus de 60 000 ont été trouvés et classés par des scientifiques à ce jour. Mais les chutes de météorites observées sont rares. Seulement 1196 ont été documentées.
« Aguas Zarcas », nom donné à cette météorite, est une chondrite carbonée, un vestige vierge du système solaire primitif. La grande majorité des météorites sont des morceaux de pierre ou de métal. Mais fidèles à leur nom, les chondrites carbonées sont riches en carbone. Et pas seulement en carbone inorganique ennuyeux, mais aussi en molécules organiques aussi complexes que les acides aminés, les éléments constitutifs des protéines. Ils illustrent comment les réactions chimiques dans l'espace donnent naissance à des précurseurs complexes de la vie. Certains scientifiques pensent même que des roches comme Aguas Zarcas ont donné un coup de pouce à la vie lorsqu'elles se sont écrasées sur une Terre aride il y a de cela 4,5 milliards d'années.
Dès le début, les scientifiques ont remarqué qu’Aguas Zarcas ressemblait à une légendaire chondrite carbonée qui a explosé en septembre 1969 au-dessus de Murchison, une ville Australienne. Les étudiants en géologie de l'époque avaient aidé à collecter environ 100 kilogrammes de cette météorite. Des échantillons avaient alors pu être envoyés à des laboratoires du monde entier. À ce jour, les scientifiques y ont reconnu près de 100 acides aminés différents, dont beaucoup sont utilisés par les organismes sur Terre, et de nombreux autres aussi, rares ou même inexistants dans les formes de vie que nous connaissons.
Les 30 kilogrammes d'Aguas Zarcas sont tout aussi prometteurs. Et ces nouvelles pierres sont 50 ans plus fraîches que Murchison, permettant aux scientifiques d'appliquer des techniques modernes pour préserver et sonder ces fragiles morceaux d'argile très anciens. Ils vont pouvoir y chasser non seulement les acides aminés et les sucres, mais aussi les protéines, qui ont longtemps été suspectées sans jamais avoir pu être confirmées dans une seule météorite.
« Si je devais créer une nouvelle collection de météorites au Musée, et que je ne pouvais en sélectionner que deux, je choisirais Murchison et Aguas Zarcas », explique Philipp Heck, qui gère la collection de météorites au Field Museum de Chicago. « Et si je devais n’en choisir qu'une seule, je choisirais Aguas Zarcas. »
Pierre très fraîche, ramassée avant la pluie,
complète à 50% et pesant 3,3 grammes
https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=69696
Documentaire sur la chute : https://www.youtube.com/watch?v=8UFhdMo_WZo
(Merci à Jérémy BASSEMON d'avoir été l'intermédiaire avec Phil SCHMITT - Allemagne)
RABT SBAYTA 013
Septembre 2020, dans le sud du Maroc : une pierre de 380 grammes est découverte par un chasseur de météorites à quelques dizaines de kilomètres de la zone où la célèbre martienne « BLACK BEAUTY » avait été découverte 9 ans plus tôt.
La pierre, peu dégradée par le désert depuis sa chute (W1), a été classée en chondrite LL6 et publiée dans le Metbull le 8 août 2021. J'ai pu l'acquérir dans la foulée. De fines et belles veines de choc parcourent sa matrice claire révélant son passé tumultueux au sein de la ceinture d’astéroïdes.
Pierre de 322 grammes avec une large fenêtre polie (masse principale)
https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=74531
ADRAR SOTTOUF 001
Décembre 2020 dans le sud du Maroc : une pierre céleste de 830 grammes a été découverte par un chasseur de météorites. Envoyée en France pour analyses, il s'est avéré qu'il s'agissait d'une chondrite H4. Elle a été publiée dans le Metbull le 23 août 2021 via le CEREGE, et j'ai pu l'acquérir dans la foulée. Une zone plus brune, quasi sans chondre et sans particule de fer/nickel, traverse la météorite de part en part. Il s'agit d'une magnifique IMB (Impact Melt Breccia) !
Pierre de 766 grammes avec une large fenêtre polie (masse principale)
https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=74542
DJOUA 001
Il s'agit d'une météorite rare qui a été découverte récemment (2021) dans le désert Algérien. Le poids total serait de l'ordre de 100 Kg ! L'aubrite est un type de météorite qui ne rentre pas souvent dans les collections mondiales. Et ce qui ne facilite pas la chose pour le prospecteur, au sol les pierres sont très difficiles à reconnaître comme étant des météorites.
La négociante Isabelle POTHIER a pu en acquérir un petit lot (voir photo ci-dessus). C'est pour les collectionneurs une très bonne occasion d'acquérir un spécimen de cette magnifique trouvaille !!
En ce qui me concerne en cette mi-juillet 2021, je programme de me rendre de nouveau prochainement à AUBRES (Drôme) afin de faire un pélerinage sur le lieu éponyme !
Spécimen complet de 20,4 grammes
https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=75377
https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=74741
Une météorite de l’ordre de 800 g est tombée le 14 septembre 1836 au lieu-dit Aubres, à l'est de Nyons, en Drôme provençale (France). L'emplacement précis de la chute est inconnu. Tout ce que l’on sait, c’est que la météorite est tombée sur une route pavée, tout près d'un berger qui passait par là. Il l’a ramassé puis l’a amené à son "maître". Ce dernier, devenu curieux par le récit de son berger, a cassé cet objet à l’origine suspecte. Puis, sans y conférer un intérêt particulier, il a remisé les quelques morceaux sur une étagère pendant près de dix ans. Un érudit local apprit l'existence de la météorite et se rendit à Aubres en 1845 pour l'acheter. Ce qui fut fait. De la masse initiale, estimée à 800 g, il ne restait que 567 g, selon J. R. Gregory (667 g selon A. Lacroix en 1927). Le reste de la masse a malheureusement été perdu. Le British Museum en détient à lui seul 440 g.
Les aubrites sont donc un groupe de météorites nommées d'après "Aubres", une petite météorite de type achondrite tombée à Aubres en 1836. Elles sont composées principalement d'orthopyroxène à enstatite, et sont souvent appelées "achondrites à enstatite". Leur origine ignée les différencie des achondrites primitives à enstatite et indique qu'elles proviennent d'un astéroïde. Les aubrites sont typiquement de couleur claire, avec une croûte de fusion brunâtre. La plupart des aubrites sont fortement bréchées. On dit souvent qu'elles paraissent d'origine "lunaire". Les aubrites sont principalement composées de grands cristaux blancs d'enstatite, un orthopyroxène pauvre en fer et riche en magnésium. Au sein de cette matrice, il y a quelques cristaux d'olivine, d'alliage fer-nickel et de troïlite, qui indiquent une formation magmatique sous des conditions extrêmement réductrices. La bréchiation importante de la plupart des aubrites atteste une histoire violente de leur corps parent. Puisque certaines aubrites contiennent des xénolithes chondritiques, il est probable que le corps parent des aubrites heurta un astéroïde de composition “chondritique de type E”.
La météorite martienne "BLACK BEAUTY"
"Martian, Achondrite polymict breccia"
De nombreuses petites pierres individuelles, la plupart recouvertes d'une croûte de fusion noire, ont été trouvées au Sahara occidental en 2011 par un nomade connu sous le nom de Bahba. La masse principale de 525 g et de nombreuses pierres plus petites, dont un spécimen de 319,8 g, ont été achetées par J. Piatek à un marchand marocain (A. Habibi). Un échantillon a été envoyé pour analyse et classification à l'Université du Nouveau-Mexique (C. Agee et al.), et après des analyses approfondies, la pierre analysée de 319,8 g (NWA 7034) a été classée comme étant une brèche basaltique martienne absolument unique.
Une autre pierre de 84 g a été achetée quelques mois plus tard par un collectionneur et marchand de météorites français, Luc Labenne. Un échantillon de cette pierre a été soumis pour analyse et classification au Musée National d'Histoire Naturelle de Paris (R. Hewins et al.). Baptisée NWA 7533, elle a été déterminée comme étant bien appariée à NWA 7034 (appartenant donc à la même chute).
D'autres pierres, appariées elles aussi, ont été acquises par Luc Labenne (par exemple, NWA 7475 pesant 80,2 g), par M. Jost (NWA 7906 pesant 47,7 g, NWA 7907 pesant 29,94 g et NWA 8171 pesant 81,88 g), par J. Piatek (NWA 8674 pesant 12 g, NWA 10922 pesant 182 g ), par l'Université de Leicester (NWA 8114 pesant 1,9 g), par B. Hoefnagels (Rabt Sbayta 003 pesant 20,6 g), par M. Goff (NWA 11220 pesant 36,63 g) et enfin l'Université de Glasgow (NWA 11522 pesant 3,2 g).
Toutes les pierres ramassées étaient à l'origine un seul et gros rocher arraché de la croûte de Mars suite à un violent impact, puis ayant fait le long voyage jusqu'à la Terre. Pour l'heure, il est difficile pour les scientifiques de déterminer avec précision de quel cratère martien il provient, mais la datation de la cristallisation des zircons que les fragments renferment révèle un âge de 4,4 milliards d'années. Cela traduit une solidification de la croûte martienne précoce, contemporaine à celle de la Terre et de la Lune, comme en témoignent les plus anciens échantillons de roches retrouvés sur notre planète ou rapportés de notre satellite naturel par les missions Apollo, dont les caractéristiques sont proches.
Northwest Africa 7034, Northwest Africa 7533 et ses appariées, sont donc tous des fragments d'une même météorite qui ont pu être retrouvés sur une petite surface. C'est un type de roche que l'on classifierait sur Terre parmi les brèches, c'est-à-dire des assemblages soudés de fragments de différentes origines.
La météorite est plus connue dans le monde des chercheurs et collectionneurs sous le nom de «Black Beauty». Outre son aspect esthétique, elle fascine parce qu'elle fait partie des presque 200 météorites martiennes connues (2020). Elles se répartissent pour l'essentiel en trois grandes classes appelées du nom des villages à proximité desquels des hommes ont assisté à leur chute. Il y a ainsi eu la chute observée près du village français de Chassigny en 1815, celle de Shergotty en Inde (1865) et celle de Nakhla en Égypte (1911). Black Beauty est tout de même atypique au regard de ce classement. Par contre, son origine est la même, c'est-à-dire l'impact d'un corps céleste assez puissant pour éjecter dans l'espace des fragments de Mars. Pour rappel, une des raisons qui fait que nous savons qu'elles viennent très probablement de la Planète rouge, et pas de la surface d'un astéroïde qui aurait subi le même sort, c'est que l'on a trouvé des bulles de gaz piégées dans des fragments de certaines de ces familles de météorites dont la composition était quasi identique à celle de l'atmosphère martienne, bien connue depuis les missions Viking dans les années 70 (voir l'onglet "Zoom : météorites martiennes").
L'âge de Black Beauty est estimé à 4,4 milliards d'années, ce qui en fait la plus ancienne météorite martienne découverte à ce jour. Pour la petite histoire, l’appariée de 84 grammes baptisée Northwest Africa 7533, alias NWA 7533, fut découverte en juin 2012 et est depuis entre les mains du célèbre chasseur de météorites français Luc Labenne. Cette pierre en particulier a fait l'objet récemment d'une publication (2020). Elle jette une lumière nouvelle dans le débat portant sur l'existence d'importantes quantités d'eau liquide pouvant former un océan au tout début de l'histoire de Mars, il y a au moins 4 milliards d'années. On est alors en plein Noachien, la première des trois époques de l'histoire de la géologie martienne qui débute avec la naissance de Mars et se termine aux alentours de 3,7 à 3,5 milliards d'années. L'Hespérien lui succède, ce qui veut dire qu'en gros, ces deux époques sont comparables à l'Hadéen et à l'Archéen sur Terre.
Black Beauty témoigne de processus de chauffage liés aux puissants impacts sur Mars il y a 4,4 milliards d'années et qui ont produit les fragments de roches incorporés ensuite dans la brèche. Mais surtout, d'une évolution de l'oxydation de ces fragments au cours du temps qui implique que ce processus n'a pu se produire qu'en présence d'eau. Or, et c'est cela qui est intéressant et important, ce résultat suggère que l'importante oxydation de la croûte martienne par de l'eau se serait accompagné d'une importante libération d'hydrogène moléculaire (H2) dans l'atmosphère de Mars.
Les calculs montrent alors que cet hydrogène, en combinaison avec une atmosphère épaisse de CO2 - comme ce devait être le cas au début de l'histoire de Mars - aurait bel et bien produit un effet de serre entraînant un réchauffement de la surface de la Planète rouge de plusieurs dizaines de degrés.
Pour reprendre les termes du communiqué de l'Institut de Physique du Globe de Paris à propos de cette extraordinaire découverte concernant le passé de Mars :
« Cette étude apporte ainsi un argument solide à l'hypothèse d'une croûte martienne primitive refondue par des impacts, ainsi qu'à celle d'un réchauffement par effet de serre permettant l'écoulement d'eau liquide sur Mars il y a plus de 4 milliards d'années ».
NWA 7034 (alias Black Beauty) et ses appariées : NWA 7475, NWA 7533, NWA 7906, NWA 7907, NWA 8114, NWA 8171, NWA 8674, NWA 10922, Rabt Sbayta 003, NWA 11220, NWA 11522, NWA 11896, NWA 11921, NWA 12220, Rabt Sbayta 010, Rabt Sbayta 012, NWA 13561, le tout pour un poids total d'environ 940 grammes. Mais avec les nombreuses autres petites pierres découvertes sur le site, on doit plutôt tourner autour de 1,5 à 2 Kg.
Plaque polie très fine de 0.074 gramme
(Provenance Mohamed AID & certificat d'authenticité Fabien KUNTZ)
VOIR MON AUTRE PIECE EN COLLECTION A LA PAGE 23
https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=54831
https://curator.jsc.nasa.gov/antmet/mmc/nwa7034.pdf
Petit film d'animation expliquant l'origine de BLACK BEAUTY : https://www.youtube.com/watch?v=53Zn0m0kd5U
D'autres informations en français sur BLACK BEAUTY : https://www.nirgal.net/snc/nwa7034.html
NWA 13250 et ses appariées
Certainement découverte en 2019, une première pierre d'environ 2,5 Kg baptisée NWA 13250 a été ramassée près de la frontière Algérie/Mauritanie/Mali. Il s’agit d’une rare météorite classée de type "achondrite peridotitic Shergottite" ou "achondrite lherzolitique", originaire de la planète Mars.
Cette météorite est absolument identique à NWA 1950, dite « Jules Verne ». Pour la petite histoire, deux spécimens de cette Shergottite furent découverts dans l’Atlas marocain en janvier et mars 2001, respectivement de 414 g et 383 g. NWA 1950 fut classée en 2004 parmi le petit nombre de Shergottites lherzolitiques déjà connues, tout en étant la première de ce type découverte hors Antactique, et qui plus est, la plus fraîche !
Concernant NWA 13250, il faut noter que d'autres découvertes identiques classées dans les 6 mois qui ont suivi, et baptisées NWA 13276 - 13360 - 13366 - 13367 et 13369, pourraient appartenir à la même chute, faisant ainsi grimper le poids total à plus de 7 Kg. Ceci, selon une tentative de trouver de possibles appariées faite en février 2021. D'après le Meteoritical Bulletin qui l'a indiqué, il y a déjà des certitudes pour NWA 13367 (249 g).
Au regard des petites pierres et talons qui circulent sur le marché des collectionneurs en ce printemps 2021, il est désormais évident que NWA 13250 n'a pas été la seule pierre de cette chute à atteindre le sol... C'est une chance, car c'est une météorite martienne rare et de toute beauté ! Un grand merci à la négociante française Isabelle POTHIER qui a pu en acquérir quelques spécimens (dont le mien) auprès d'un célèbre revendeur marocain.
Talon de 8,3 grammes avec une face polie
https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=72480
Une petite video pour la masse principale de NWA 1950 : https://www.youtube.com/watch?v=LHFneyz19B8
Voir aussi l'onglet "Zoom : météorites martiennes"
Le nom de Shergottite a été donné à ce rare type de météorites provenant de Mars. Leur nom fait référence à la météorite baptisée Shergotty qui est tombée en 1865 dans l’état du Bihar, en Indes.
Les Shergottites regroupent les trois quarts des météorites martiennes. Ce sont des roches magmatiques de composition ultramafique présentant souvent des traces de métamorphisme de choc.
On distingue deux sous-types en fonction de leur minéralogie : les Shergottites basaltiques et les Shergottites lherzolitiques, beaucoup plus rares et très riches en olivine (+ de 50%). Alternativement, elles peuvent être classées en trois ou quatre sous-groupes en fonction de leur teneur en terres rares.
L’âge de cristallisation des Shergottites est particulièrement jeune pour des achondrites : entre 150 et 596 millions d’années, ce qui implique un volcanisme tardif sur Mars. Elles ont été éjectées de la surface de la planète rouge il y a moins de 5 millions d’années via l’impact d’un astéroïde qui aurait créé le cratère Mojave.
CLIQUEZ SUR UNE IMAGE AFIN DE L'AGRANDIR !
NWA 14099
Découverte en avril 2021 en Algérie, il s'agit d'une très jolie météorite de type achondrite diogénite (famille des HED). A noter qu'il est intéressant d'en observer un spécimen présentant une aussi jolie croûte de fusion.
Cette météorite est sans doute appariée à la pierre de 644 g déjà publiée dans le Metbull et baptisée NWA 14039.
Talon mince de 100,1 grammes
https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=74539
Les achondrites HED (Howardites, Eucrites, Diogénites) sont des météorites dites différenciées dans lesquelles les silicates ne coexistent plus avec le ferronickel (ou en quantité négligeable). Elles sont le résultat de la différenciation de matériaux primitifs dans un même corps. Cette séparation a conduit à une nouvelle structure avec un cœur métallique de forte densité (environ 8Kg/L) et une croûte formée de roches magmatiques plus légères (environ 3Kg/L), foyer de production des HED. L’astéroïde qui est la source commune des HED a été identifié : il s’agit de l’astéroïde Vesta, situé entre Mars et Jupiter dans la ceinture d’astéroïdes. Il a été observé pour la première fois en 1807 par l’astronome Heinrich Ölbers.
SERICHO
En 2016, deux frères étaient à la recherche de leurs chameaux et sont tombés sur plusieurs grosses pierres, très denses, à l'ouest du village de Habaswein, au sud de Sericheo, au Kenya. Il n'y a pas de roches dans cette zone, alors ils ont pensé que c'était des météorites. Durant des semaines, Ils ont ensuite ramassé des centaines de spécimens avec des véhicules pour les stocker à leur domicile, à Habaswein. Les masses étaient en réalité connues des bergers de chameaux depuis des décennies. Un aîné du village a raconté qu'étant enfant, lui et ses frères jouaient avec les pierres. Au début du mois de janvier 2017, Michael Farmer a reçu un courriel avec une photo d'une pièce pesant 107 kg. Il a voyagé à Nairobi et a acheté cette pierre. Deux semaines plus tard, il retourna au Kenya avec Moritz Karl et se rendit à Habaswein. Là, on leur a montré plus d'une tonne de spécimens empilés dans les cours de deux maisons. Les deux collectionneurs ont évidemment acheté tout ce qu'ils trouvaient...
À ce jour (été 2021), plusieurs gros négociants à travers la planète parlent d'un poids total dépassant désormais largement les 3 tonnes, découverts dans une ellipse de chute longue de 45 Km, débutant à quelques km à l'ouest de Habaswein et jusqu'au sud de Sericheo, dans le comté de Isiolo. Les plus petits morceaux ont été trouvés plus près de Habaswein, mais toujours dans le comté de Isiolo. Le filon sur place semble épuisé et les prix ont bien augmenté... Pour rappel, des spécimens comme celui-ci pouvaient être achetés par les collectionneurs pour 0,3 à 0,5 €/g il y a seulement 3 ans !... (Voir page 9).
Et bien, trouver de la SERICHO à ce prix là, c'est terminé. La manne continue à disparaître doucement dans les collections, et elle aura fait le bonheur de milliers d'entre nous. Avec une quinzaine de kilos exposés dans mes vitrines, je suis de ceux-là !
Les pallasites sont les plus belles météorites car elles contiennent des cristaux gemmes d'olivine. Ce sont des brèches d'impact constituées des fragments internes d'un astéroïde détruit par une collision.
Fragment complet de 3097 grammes
(MERCI A JEREMY BASSEMON !!)
La genèse des pallasites fait intervenir une collision entre un corps céleste contenant déjà un noyau de fer et de nickel liquide et un autre objet de plus grande taille. L’alliage de Fe-Ni se serait alors injecté dans le manteau minéralogiquement proche des péridotites terrestres du plus grand astre, percolant entre des grains d’olivine avant de se refroidir et de se solidifier.