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Toutes les météorites sont précieuses !

La carbonée CM2 Jbilet Winselwan :

JBILET WINSELWAN

Cette météorite a été découverte dans le désert en juin 2013 à seulement 7 Km de la ville de Smara, au Maroc. Le poids total de pierres ramassées est de l'ordre de 6 Kg. Elle est classée "chondrite carbonée CM2", comme la célèbre Murchison tombée en Australie le 28/09/1969.

Les CM2 contiennent une partie du matériau le plus primitif du système solaire précoce, c'est à dire des composés organiques complexes, dont des acides aminés. Elles contiennent aussi de l'eau. La présence de composés organiques volatils et d'eau indique une absence de chauffage significative depuis la formation de ces corps.

La composition des météorites classées CM2 est aujourd'hui considérée comme similaire à la composition de la nébuleuse solaire primordiale à partir de laquelle les planétésimaux et comètes se sont formés.

Pierre très fraîche de 3,2 grammes avec sa croûte de fusion

Les CM sont ainsi nommées d’après la météorite "Mighei", tombée en Ukraine en 1889. Des études ont permis de démontrer la présence dans les CM de molécules organiques, en déséquilibre isotopique avec celles rencontrées sur notre planète. Celles-ci sont donc clairement d’origine non-terrestre. On en a recensé jusqu’à 230 dans une seule météorite, incluant 92 acides aminés et certaines bases chimiques du code génétique. Il s’agit généralement de molécules de petites tailles (de l’acide formique à l’adénine), et l’on a même pu parfois sentir une forte odeur d’acide acétique (vinaigre) lors de la découpe de certains spécimens.

 

 

La carbonée NWA 7454 :

Nwa 7454

La météorite NWA 7454

Environ 6 Kg de fragments ont été découverts en Afrique du Nord-Ouest en août 2012.

La météorite a été classée en chondrite carbonée CV3.

Talon de 14,7 g avec une face polie

Les chondrites de type CV sont nommées d’après la météorite italienne de Vigarano (chute observée de 1910). Elles présentent des chondres relativement grands. Les CV incluent souvent dans leur matrice des formations minérales annexes au chondres, comme des inclusions "organiques" ou des inclusions « réfractaires ». Les inclusions réfractaires, riches en titane, calcium et aluminium (appelées plus communément CAl’s) sont les premières formes minérales condensées dans la nébuleuse présolaire, qui se sont ensuite faites piéger lors de l’accrétion des corps chondritiques.  Leur âge de formation est de 4,57 milliards d’années, point d’origine pour la mesure de l’âge du Système Solaire. Les inclusions organiques quant à elles, se sont avérées être extrêmement proches des chondrites de type CI, tant au niveau de la structure que de la richesse en molécules hydratées complexes. A noter que les roches proches des CI ne sont pas les seuls exemples d’inclusions carbonées que l’on peut trouver dans les CV.

https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=56110

 

 

La météorite ORGUEIL :

Chute meteorite orgueil 2
Orgueil meteorite

ORGUEIL

La météorite d’orgueil est tombée le 14 mai 1864, peu après 20 h 00, près d’Orgueil dans le Tarn et Garonne (France). De nombreux témoins ont observé le bolide incandescent dans le ciel et ont entendu les détonations associées à l’explosion de la météorite dans l'atmosphère.
Peu de temps après la chute, une vingtaine de pierres noires très fragiles ont été récupérées. La plupart sont actuellement préservés au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris et à celui de Montauban. Le poids total est de l'ordre de 14 Kg.
La météorite d’Orgueil est classée chondrite carbonée CI1. Elle a une composition extrêmement remarquable puisque des analyses ont révélé la présence de composés organiques complexes, dont de nombreux acides aminés, ainsi que près de 20% d'eau. Certains indices laissent supposer que la météorite d’Orgueil serait d’origine cométaire.

Fragments internes mesurant 2 mm

Voir l'onglet  " Zoom : ORGUEIL" et mon autre pièce page 20

 

 

 

La météorite OURIQUE :

Ourique meteorite portugal

OURIQUE

Après l'apparition d'une boule de feu, de nombreuses pierres sont tombées dans le district de Beja, au Portugal, vers 2 heures du matin le 28 décembre 1998. Deux jours plus tard, le premier fragment a été retrouvé.

La météorite a été classée en chondrite H4. Le poids total ramassé est de l'ordre de 20 Kg.

Fragment brut de 1,19 g

 

 

La météorite BJURBOLE :

Bjurbole
Bjurbole meteorite

BJURBOLE

Bjurböle est la plus grosse météorite de Finlande. A noter qu'il s’est très vite avéré que certaines personnes ayant participé à son sauvetage avaient subtilisé quelques gros morceaux afin de les exposer sur leurs étagères... En effet, par la suite, de nombreux fragments ont été vendues depuis la ville de Porvoo. Ajoutés aux 328 kilos de la masse principale, le poids total récupéré après la chute serait plutôt de l'ordre de 400 kg.

Fragment interne de 30,5 grammes

PETIT HISTORIQUE : Le 12 mars 1899, une boule de feu brillante fut observée sur la mer Baltique. Dans la capitale de la Finlande, à Helsinki, cet événement a suscité une grande attention. Il se racontait : « Un gros météore brillant avec une longue queue fulminante a sifflé sur notre ville à 21h30, du nord-ouest au sud-est. Le météore a éclairé son environnement comme une énorme ampoule électrique. Les nuages ??semblaient être dorés et étalés ici et là. Après environ une minute, le météore s'est brisé en petits morceaux avec un tonnerre terrible. Ce bruit a duré plusieurs minutes faisant trembler les maisons et leurs fondations. Les gens se sont précipités hors de leurs appartements et de leurs maisons. Certains pensaient qu'il s'agissait de coups de canons tirés dans la Forteresse Viaborg, tandis que d'autres ont cru un moment à la fin du monde ».

Les rapports de témoins ont été importants pour obtenir une bonne information sur la trajectoire du météore. La boule de feu a été vue tout autour de la mer Baltique et du sud de la Finlande. Elle est ensuite passée au sud d’Helsinki, au-dessus de la mer Baltique. L'altitude était d'environ 20 kilomètres à ce moment-là.

On sait qu’au moins une pierre s’est écrasée dans une bras de mer couvert de glace, au sud de la ville de Porvoo, à 50 km à l'est d'Helsinki. En effet, le jour suivant, un trou de 3 à 4 mètres de large dans la glace a été trouvé près de la rive. Une grande quantité de boue s'était répandue tout autour du trou. La météorite avait traversé la glace pourtant épaisse de 40 cm ! L'eau n'avait que 50 cm de profondeur sous la glace, mais il y avait une couche de boue et d'argile de plusieurs mètres de profondeur avant le substrat rocheux. Avec de longs bâtons, les gens ont essayé de trouver la météorite, en vain. Toutefois, ils étaient certains qu'elle avait finie sa course ici. Ils construisirent un puit en bois imperméable à l'eau avec des poutres afin d’évacuer la boue et ils finirent par trouver la météorite.

Fragmentée lorsqu'elle a violemment percuté la glace, les plus gros morceaux qui ont été remontés pèsent de 17 à 80 kg, avec une dimension de 30 à 40 cm pour le plus imposant. Après que la météorite ait été récupérée, il a fallu la sécher avant de pouvoir la reconstituer et l'étudier. La météorite, précieusement conservée aujourd'hui, fait environ 1 mètre de large et pèse 328 Kg.

Chondrite L4 friable tombée en Finlande le 12 mars 1899. Le poids total de la masse principale est de l'ordre de 328 Kg.

Le cratère sur la glace, au sud de Porvoo :

 

 

 

La météorite SUIZHOU :

SUIZHOU

Des dizaines de pierres sont tombées le 15 avril 1986 dans la Province de Hubei, en Chine, pour un poids total d'environ 260 Kg, avec une pièce majeure de plus de 50 kilos. La matrice est gris clair, ce qui contraste bien avec la croûte de fusion noire des pierres complètes.

La météorite a été classée en chondrite L6.

Plaque polie de 6 g et 47x14x5 mm (provenance Alain CARION)

 

 

La météorite DIMMITT :

Dimmitt 2
Meteorite label dimmitt

DIMMITT

34° 35' N - 102° 10' W

Il s'agit d'une chondrite H3.7 découverte en 1942. Dimmitt est l'une des météorites les plus connues d'Amérique du Nord. En effet, plusieurs centaines de kilos de fragments et d'individus complets ont été découverts dans les plaines autour de Dimmitt, au Texas.

Fragment de 120 g avec la croûte de fusion orangée typique de cette météorite

 

 

La météorite BUR-GHELUAI :

Bur gheluai meteorite

BUR-GHELUAI

Après l'apparion d'une boule de feu traversant le ciel en trombe du nord au sud et de nombreuses détonations, 122 pierres pour un poids total de l'ordre de 120 Kg (77 complètes et 45 fragments) sont tombées le 16 octobre 1919 dans le district de Bur-Hacaba, en Somalie. La plus grosse pierre pesait 15,4 Kg, tandis qu'une trentaine dépassaient le kilo. La météorite a été classée en chondrite H5 xénolitique. Les pierres de cette chute ont presque toute été distribuées dans les collections du monde entier au début du XXème siècle. Elle est donc assez rare sur le marché des collectionneurs.

Fragment de 8 grammes avec croûte de fusion

 

 

La lunaire NWA 5000 :

Nwa 5000 meteorite
Nwa 5000 lunare stone

NWA 5000

Une pierre de 11,53 Kg a été découverte dans le nord-ouest du Sahara en juillet 2007, et il s'agit d'une exceptionnelle météorite originaire des "highlands" lunaires !!

(Achondrite lunar, feldspathic breccia)

https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=45986

Fragment de 0.53 g avec une face polie

(Provenance & certificat d'authenticité : Greg HUPE)

 

 

ZAKLODZIE, une achondrite à enstatite primitive :

Zak odzie stanis aw jachymek 1
Zaklodzie 1

ZAKLODZIE (Zamosc, Pologne)

En septembre 1998, une pierre de 8,68 Kg a été découverte par Mr Stanislaw Jachymek alors qu'il cherchait des fossiles. Il s'est avéré qu'il s'agissait d'une météorite extrêmement rare de type achondrite à enstatite primitive. Cette chute date peut-être du 21 avril 1897, car une boule de feu avait été observée et retranscrite à l'époque dans les journeaux de la région. En tout cas, le niveau d'oxydation de surface du cailloux correspondrait...

A noter que la météorite NWA 4301 découverte au Sahara en 2006 et pesant 685 g est absolument identique à Zaklodzie au niveau texture et composition minérale.

Plaque fine polie de 23x8 mm

Bien qu'elles soient toutes deux composés en grande partie de pyroxène riche en magnésium, d'enstatite et de métal nickel-fer, la texture de Zaklodzie (Pologne) ressemble à une Acapulcoïte alors que celle d'Itqiy (achondrite à enstatite primitive découverte dans le Sahara occidental) ressemble plus à une Lodranite. Ces météorites, ainsi que NWA 4301, représentent probablement des échantillons d'un même corps parent initialement de type chondrite à Ensatite, modérément différencié par la suite.

 

 

Quelques micromounts :

Cape york
Isheyevo
Bencubbin

CAPE YORK, (AGPALILIK), Groenland, sidérite IIIAB découverte en 1963, plaque de 4,5 g. La météorite du Cap York est une météorite qui a percuté la Terre il y a environ 10 000 ans. Elle porte le nom du lieu de sa découverte.  À l'origine, trois masses de fer appartenant à la météorite sont connues des Inuis : Ahnighito (la Tente), pesant 31 tonnes, la Femme, 3 tonnes, et le Chien, 400 kg. Pendant plusieurs siècles, les Inuits vivant près des météorites les utilisent comme source de métal pour leurs outils et leurs harpons. Les premières rumeurs d'existence de la météorite atteignent les cercles scientifiques européens en 1818. Entre 1818 et 1883, cinq expéditions échouent à trouver la source du fer. Elle est localisée en 1894 par l'explorateur américain Robert Peary, avec l'aide d'un guide local qui l'amène à l'île Saviksoah, au large du cap York. Peary passe trois ans à charger les météorites sur des navires. Le chargement nécessite la construction de l'unique chemin de fer du Groenland. Peary vend les morceaux pour 40 000 $ au Muséum d'Histoire Naturelle de New York, où elles sont toujours visibles. Le fragment principal, Ahnighito, mesurant 3,4 m de long sur 2,1 de large et 1,7 de haut, est installé dans le hall Arthur Ross. Plus grosse météorite jamais transportée, elle nécessite la construction d'un support spécial directement placé sur le substrat rocheux sous le musée. En 1963, un 4e fragment important est découvert par Vagn F. Buchwald près d'Agpalilk. Cette météorite, nommée Agpalilik (ou l'Homme), pèse 20 t et est exposée au Musée géologique de l'Université de Copenhague, au Danemark. 

ISHEYEVO, Ex URSS, carbonée CH/CBb découverte en octobre 2003, plaque de 18x3 mm et 0,65 g. Les CH sont des chondrites carbonées extrêmement riches en ferronickel natif. Ceci leur a donné leur type, le symbole « C » désignant la nature carbonée et « H » la forte teneur en métal (Hight métal). Il s’agit de la seule classe de carbonée dont la désignation ne provient pas du nom d’une chute ou d’une trouvaille, mais est lié à sa nature. Les chondres noyés dans la matrice sont les plus petits présents dans le groupe des chondrites, leur diamètre moyen étant de 0.02mm ! Par leur origine, les chondrite de type CH sont toujours pétrologiquement de classe 3, et très proches des chondrites CR et CB. 

BENCUBBIN, Australie, carbonée CBa découverte en 1930, plaque fine de 12x8 mm et 0,5 g. Les classes de météorites prennent toujours le nom de la première chute observée du genre, et non d’une trouvaille comme c’est le cas ici. Bencubbin a été au tout départ groupée aux mesosidérites avec la description suivante : mésosidérites qui contient aussi bien de l’enstatite et de l’olivine que des matériaux chondritiques, en mélange avec de la troïlite et des silicates entremêlés. Le métal a une composition type hexaèdrite (6.6% de nickel) mais ne montre pas de lignes de Neumann. Heureusement, quelques autres trouvailles et surtout la chute de Gujba ont permis de replacer cette roche parmi les chondrites carbonées, et d'en faire l'éponyme des CB. Les CB sont donc décrites comme chondrites carbonées, à haut contenu métallique. Elles sont séparées en deux sous-groupes, CBa (chondres larges, centimétriques, et environ 50% de métal) et CBb (chondres de petite taille, 0,2 a 1mm, et environ 70% de métal). Leur origine est très proche des chondrites riche en métal CH et CR. 

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