Toutes les météorites sont précieuses !

NWA 11087, carbonée CV3 et petite soeur d'ALLENDE :

Nwa 11087 cv3 a
Nwa 11087 cv3 b

NWA 11087

C'est en 2013 que Jean REDELSPERGER, collectionneur et négociant français, achète une météorite de 46 g à Agadir auprès d'un revendeur local. La pierre aurait été trouvée peu de temps auparavant dans le désert du Sahara.

A son retour en France, un morceau de 10 g est détaché puis confié au CEREGE d'Aix en Provence aux fins d'analyses. La météorite est alors classée officiellement en chondrite carbonée CV3. Par différents aspects qui n'échapperont pas au collectionneur averti, cette pierre me fait beaucoup penser à la chute baptisée ALLENDE qui s'est produite au Mexique le 8 février 1969. C'est en quelque sorte une petite soeur jumelle...

Masse principale de 29.2 grammes d'une belle qualité

 

 

NWA 801, carbonée CR2 :

Nwa 802
Nwa 803

NWA 801

Météorite découverte en 2001 au Maroc, pour un poids total de l'ordre de 5 kilos.

Il s'agit d'une chondrite carbonée CR2 composée de nombreuses pièces complètes et de fragments avec une patine brun/orangée, et un degrés d'oxydation plus ou moins élevé.

A noter : en mai 2017, seulement 158 météorites de type CR2 sont répertoriées sur plus de 50.000 enregistrées.

Pièce complète de 2,2 grammes

 

 

NWA 6957 : carbonée CR2 :

Nwa 6957

NWA 6957

Météorite de type chondrite carbonée CR2 découverte en 2011. Poids total de 256 grammes.

Tranche complète de 4,2 grammes

Les chondrites carbonées de type CR doivent leur nom à la météorite de Renazzo tombée en Italie le 15 janvier 1824. Ce sont des chondrites riches en métal réparti dans une matrice carbonée et hydratée servant de ciment à des chondres primitifs qui constituent la lithologie principale. On peut occasionnellement trouver dans certaines CR de petites sphérules de métal identiques à celles qui caractérisent les Bencubbinites. Les CR sont d’ailleurs très proches des chondrites CH et CB.

 

 

 

 

La carbonée CV3, NWA 2900 :

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NWA 2900, carbonée CV3

Une météorite peu oxydée de 1375 grammes a été découverte dans le nord-ouest du Sahara en 2004.

La structure interne est riche en chondres et en inclusions blanches (CAI) typiques. Mais elle présente aussi de bien curieuses brèches noires (probablement de type carbonée aussi). Il s'agit du résultat de l'impact avec un autre astéroïde dans l'espace.

Elle a été classée en chondrite carbonée CV3.

Plaque polie de 12,3 g

La chondrite LL5 TUXTUAC :

Tuxtuac 14 5 g 1
Tuxtuac

TUXTUAC

Un bolide a traversé l’atmosphère en trombe le 16 octobre 1975, vers 18h20, au-dessus de la contrée de Zacatecas au Mexique. Les témoins parlent de nombreuses détonations et d’une longue trainée dans le ciel pointant vers l’horizon, lieu où pour eux la météorite était sans doute tombée. Il a fallu plusieurs années avant de trouver les premiers fragments. La masse principale, quant à elle, fut découverte 13 ans exactement après la chute. Au total, ce sont 29,25 Kg de pierres qui ont été récupérées.

La météorite a été baptisée Tuxtuac, d’après le nom d’une localité située à quelques dizaines de kilomètres du point de chute. Il s’agit d’une chondrite classée LL5 présentant encore quelques chondres bien visibles.

Plaque polie de 14,5 grammes

 

 

L'achondrite Diogénite NWA 7831 :

Nwa 7831 44 03

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NWA 7831, achondrite Diogénite

Belle météorite de type Achondrite Diogénite (HED) baptisée NWA 7831, tombée dans le Nord-Ouest du Sahara.

Cette météorite rare a été découverte en 2013 à environ 100 km au nord-est de Laâyoune dans un endroit désertique appellé Chouichia (voir photo du lieu de la chute ci-dessus). 

Elle est très similaire à la célèbre Tatahouine tombée en Tunisie le 27 juin 1931 vers minuit. Ce soir là, des sentinelles observent une énorme boule de feu tomber du ciel, toute la garnison est alors prise de panique. Très vite, on s'aperçoit qu'il s'agit en fait d'une pierre tombée du ciel (une météorite). Au petit matin, les plus gros fragments sont sommairement recueillis (12kg) pour être envoyés à Paris aux fins d'analyse. Le reste, d'aspect vitreux et verdâtre, est abandonné sur place un temps, faute d'intérêt. 

Nous savons aujourd'hui que Tatahouine et sa jumelle NWA 7831 sont originaires du manteau du gros astéroïde Vesta qui circule entre Mars et Jupiter.

Lot de 14 fragments pesant de 3 à 7 g pour un poids total de 66 g

 

 

L'eucrite bréchique AL HAGGOUNIA 005 :

Talon 1
Talon 2
4
5
6

AL HAGGOUNIA 003-005

Plusieurs pierres pour un poids total de 897 g d'une météorite de type achondrite eucrite bréchique ont été découvertes, le 15 mai 2013, dans l'extrême nord-ouest du Sahara (région de Chwichiya) par Mr Smara. Elles furent officiellement baptisées AL HAGGOUNIA 003.
En février 2014, une météorite très similaire de 184 grammes a été découverte dans la même zone, et fut baptisée AL HAGGOUNIA 005. Les analyses révélèrent que les pierres de la 003 et celle de la 005 appartenaient en fait à la même chute.

 Talon de 10,4 g avec une belle face polie issu de la pierre d'AL HAGGOUNIA 005

 

 

NWA 6661, achondrite diogénite bréchique :

Nwa 6661 7 5 g
Nwa 6661 7 5 g

NWA 6661

Découverte peu de temps auparavant en plein désert du Sahara, une pierre fraîche de la taille d'un oeuf pesant 68,2 g a été achetée en 2010 auprès d'un négociant en météorites, à Erfoud, au Maroc.

Analysée en France dès avril 2011, il s'est avéré qu'il s'agissait d'une très belle achondrite diogénite bréchique.

Talon mince de 7,53 grammes avec sa belle croûte de fusion

 

 

L'achondrite inclassable NWA 7325 :

Nwa7325 1
Nwa7325 100 g

L'achondrite NWA 7325

Lorsque la sonde américaine Messenger a fourni ses résultats concernant la composition de la surface de Mercure (entre 2011 et 2015), les cosmochimistes ont alors cherché parmi les météorites inclassables des collections mondiales celles qui pourraient en être issues.
En avril 2012, le négociant allemand Stefan Ralew a acheté à Erfoud, auprès d'un revendeur, un lot de 345 g composé de 35 petites météorites ramassées peu de temps avant dans le sud du désert marocain. La plus grosse faisait 100 g (voir photo ci-dessus). L'œil du spécialiste a été immédiatement attiré par l'aspect inédit de ces cailloux célestes qui présentaient une croûte brillante et un intérieur vert. Conscient de la valeur exceptionnelle de ces météorites, Stefan Ralew a envoyé quelques grammes de roche à l'université de Washington où travaille Anthony Irving, un spécialiste des météorites qui a déjà expertisé des cailloux célestes lunaires et martiens.

Anthony Irving et son équipe ont constaté que l'échantillon de NWA 7325 avaient une composition très proche de celle de la croûte de Mercure, tels que l'ont révélé les instruments de la sonde Messenger : de l'aluminium, du magnésium, et surtout très peu de fer. Les chercheurs ont également trouvé dans la météorite des silicates de calcium, mais dans une proportion différente de celle connue sur Mercure. Bien que l'échantillon ait des similitudes chimiques avec la surface de Mercure cartographiée par le vaisseau spatial Messenger de la NASA, il a un âge de cristallisation qui implique qu'il est trop ancien pour être originaire de la surface de Mercure. Néanmoins, NWA 7325 est une météorite unique, issue d'un corps planétaire ancien et inconnu qui n'a jamais été échantillonné auparavant ! Les données sur l'oxygène montrent des similitudes avec le groupe des météorites dites Ureilites, mais la minéralogie montre plutôt des similitudes avec d'autres météorites achondritiques connues sous le nom d'Acapulcoïtes et Lodranites. Les données pétrochimiques et cosmochimiques indiquent que la météorite provient d'un corps différencié qui a subi un fractionnement des métaux et des silicate dans des conditions fortement réductrices.
En mai 2013, une nouvelle pierre de 210 g a été découverte sur le terrain dans la même zone qu'en 2012, puis baptisée NWA 8014. De nouveau, un mois plus tard, 434 g de petites pierres sont trouvées, et à leur tour baptisées NWA 8409.

Les tests en laboratoire se poursuivent sur des échantillons. En attendant, le prix actuel (2017) de ces roches pourrait vite atteindre les 1.000 dollars le gramme (950 euros). 

En collection, un fragment de 0,16 gramme

Certes c'est petit, mais il y a moins de 990 grammes disponibles pour cette météorite...

 

 

La météorite lunaire NWA 10291 :

NWA 10291

(Appariée à NWA 7834, 7948, 8306, 10149, 10172, 10203, 10263, 10272, 10317, 10376, 10546, 10599, 10644, 10810, 10989, 11185 & Galb Inal)?

Achondrite d'origine lunaire "feldspathique bréchique" qui consiste en de larges fragments de plagioclase, des cristaux de pyroxène et un peu d'olivine noyés dans une matrice à grain fin.

NWA 10291 est une météorite d'origine lunaire découverte en 2015 en Mauritanie, puis achetée par Fabien KUNTZ en mai 2015 à un négociant d'Erfoud (Maroc). Elle appartient à une chute multiple importante dont le poids total découvert atteint près de 14,2 Kg !

Ci-dessus, pierre complète de 1,08 gramme (15x12mm)

De gros et violents impacts d'astéroïdes sur la Lune peuvent éjecter du sol lunaire dans l'espace. Quelques fragments atteignent parfois la Terre. A ce jour (avril 2017) on compte 131 météorites lunaires découvertes sur Terre pour un poids total de près de 177 Kg. Grace à ces trouvailles, les collectionneurs privés peuvent aujourd'hui acquérir une roche lunaire à un prix au gramme raisonnable. 

http://meteorites.wustl.edu/lunar/moon_meteorites_list_alumina.htm

Northwest Africa 10291 

Purchased: 2015 May

Classification: Lunar meteorite (feldspathic breccia)

Purchased by Fabien Kuntz in May 2015 from a dealer in Erfoud, Morocco.

Physical characteristics: No fusion crust is present on these small very similar stones. The interior of each one consists of sparse white to beige clasts in a dark gray matrix containing vesicles.

Petrography: (A. Irving and S. Kuehner, UWS) Mineral fragments of plagioclase, olivine, orthopyroxene, pigeonite (some exsolved), augite, fayalite, silica polymorph, ilmenite, Ti-chromite and troilite, plus rare intersertal basalt clasts, are set in a finer grained vesicular matrix.

Geochemistry: Olivine (Fa30.1-33.7, FeO/MnO = 87-90, N = 3), orthopyroxene (Fs29.2Wo3.6, FeO/MnO = 59), pigeonite (Fs26.4Wo10.3, FeO/MnO = 61), augite (Fs17.9-52.1Wo38.0-40.0, FeO/MnO = 43-75, N = 2), clinopyroxene host (Fs26.9Wo35.8, FeO/MnO = 49), low-Ca pyroxene exsolution lamellae (Fs44.0Wo6.5, FeO/MnO = 63), fayalite (Fa71.0, FeO/MnO = 100), plagioclase (An93.6Or0.1; An61.5Or2.0).

Classification: Lunar (feldspathic regolithic breccia).

http://meteorites.wustl.edu/lunar/stones/nwa10149.htm

 

 

La météorite lunaire NWA 11273 :

Nwa 11273 2 71g 135 a
Nwa 11273 2 71g 135 b

Météorite lunaire NWA 11273

Northwest Africa 8046/ 10309/ 10461/ 10609/ 10643/ 10649/ 10756/ 10822/ 10901/ 11029/ 11266/ 11269/ 11273/ 11303/ 11379/ 11428

Northwest Africa 8046 possible pairs: 2425/ 11228/ 11331/ 11367/ 11407/ 11421/ 11444/ 11457/ 11460/ 11474/ 11515/ 11517/ 11532/ 11695/ 11783/ 11787/ 11788/ 11789 / 11801 / 11828 / 11871 (dernière mise à jour le 1/8/2018)

93,5 Kilos de fragments d'une rare météorite ont été découverts entre 2012 et 2018 près de Tindouf, en Algérie. Elle a été classée par le Dr Anthony Irwing de l'Université de Washinton en achondrite bréchique d'origine lunaire.

C'est une découverte exceptionnelle qui rend pour un temps un peu plus accessible au niveau prix les roches lunaires...

Pour en savoir davantage, consultez le "Meteoritical Bulletin N° 106" publié le 13/10/2017.

https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=66064

Spécimen complet de 2,71 g avec sa croûte de fusion

 

 

La martienne NWA 2975 :

Nwa2975 1

NWA 2975
Appariée à NWA2986/2987/4766/4783/4857/4864/4878/4880/4930/5140/5214/5219/5313/5366/7182/7890/8116/10068/10450

NWA 2975 est le tout premier spécimen découvert appartenant à une pluie de météorites qui s'est produite en Algérie et qui comptait plus de 100 fragments, pour une masse totale d'environ 2 kilogrammes (voir toutes les appariées).

NWA 2975 a été achetée dans la ville marocaine d'Erfoud par Michael Farmer en novembre 2005. Il s'agissait d'une pierre de 70 grammes avec une belle croûte de fusion n'ayant subi qu'une très faible altération. L'état de fraîcheur de toutes les pierres de cette chute découvertes par la suite est d'ailleurs impressionnant. Il flirte avec celui de deux autres météorites martiennes bien connues : Zagami, tombée en 1962, et Tissint, tombée en 2011.

NWA 2975 a été classée parmi les shergottites basaltiques. La météorite se compose principalement de pyroxènes et de plagioclases choqués en maskelynite. L'origine martienne a été immédiatement confirmée par le ratio Manganèse / Fer.

Spécimen complet avec 30% de croûte de fusion pesant 0,8 gramme

 

 

La mésosidérite "type C" NWA 1951 :

Nwa 1951 19 4 grammes
Nwa 1951

NWA 1951

Lorsque cette météorite a été découverte en avril et mai 2003 dans le nord-ouest du Sahara, on a d'abord pensé à une diogénite riche en fer. Mais il s'agissait en fait d'un type très rare de mésosidérite de catégorie C contenant des fragments d'eucrite et de diogénite mêlés à du fer/nickel.

NWA 1827, NWA 1879, probablement NWA 1882, NWA 1912, NWA 1951, NWA 1982, NWA 3055 sont appariées pour un poids total connu d'au moins 26.4 Kg.

Plaque polie de 19,4 grammes montrant cette rare structure interne

 

 

La mésosidérite "B4" BONDOC :

Bondoc
Bondoc 1

BONDOC

Météorite classée mésosidérite de type B4 découverte en 1956 aux Philippines. Le Poids total est de l'ordre de 890 Kg !

Plaque polie de 8,3 grammes montrant parfaitement les 2 lithologies

Les mésosidérites sont toujours composées d’un mélange à part égale de ferronickel et de silicates.  
La partie silicatée est principalement composée de plagioclases et de pyroxènes (rarement d’olivine) très métamorphisés que l’on pourrait comparer aux achondrites HED. La matrice métallique, elle, montre souvent les fameuses structures de Widmanstätten que l'on trouve dans les sidérites. Cela conduit à la conclusion que les mésosidérites pourraient résulter d’une immersion de roches achondritiques dans un liquide ferrométallique à la suite d'un impact, puis d’un échange et mixage de matière entre ces deux corps parents de grande taille. Les mésosidérites sont très anciennes (par exemple Vaca Muerta 4.478 +/- 0.09 milliards d’années), époque où les impacts entre astéroïdes étaient extrêmement nombreux.