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Toutes les météorites sont précieuses !

NWA 10305, une chondrite carbonée CV3 :

NWA 10305

La météorite a été achetée au Maroc par Fabien KUNTZ en mai 2015 auprès d'un revendeur spécialisé. Il s'agissait de plusieurs pierres découvertes dans le Sahara occidental pour un poids total de 874 grammes. Elle a été classée le 22 octobre de la même année en chondrite carbonée CV3.

Pièce complète de 24,5 grammes

(Provenance et certificat d'authenticité : Pierre Marie PELE - Meteor Center)

https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=62488

 

 

Chondrite du Nord-Ouest de l'Afrique (NWA) :

CHONDRITE DU SAHARA

Cette météorite a été découverte début 2019 dans le nord-ouest du Sahara africain (NWA).

Il s'agit d'une chondrite tombée récemment dans le désert, un matériau primitif datant des premiers instants de notre Système Solaire (environ 4,567 milliards d'années). C'est une merveille céleste !

Pierre complète de 829 grammes

 

 

 

ASSA 001, une chondrite H5 :

ASSA 001

Classée chondrite H5 dans le Metbull le 22 décembre 2021, il s'agit d'une pierre très peu oxydée (W1) qui pesait à l'origine 490 grammes. Elle a été découverte près de Assa au Maroc, en 2020, par un chasseur de météorite qui reste anonyme. La pierre fut proposée courant 2021 à un négociant français qui l'acheta car elle était accompagnée des coordonnées GPS du lieu de sa découverte.

Talon de 442 grammes (masse principale)

https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=75571

 

 

L'exceptionnelle météorite ERG CHECH 002 :

ERG CHECH 002

De nombreuses pierres ont été découvertes dans la mer de sable du sud de l’Algérie en mai 2020, la plus grosse pesant 4,1 Kg, et l’ensemble pour un poids total de plus de 32 Kg.

Il s’agit d’une achondrite "non groupée" vraiment unique en son genre ! D’innombrables publications à son sujet sont accessibles sur le net.

Derrière son apparence rappelant pourtant peu celle d'une météorite, ce petit fragment a néanmoins une histoire très singulière. Il est un fragment de la croûte d’une planète primitive formée pendant les balbutiements du Système Solaire ! Datée avec précision de 4,565 milliards d’années, cette roche constitue une véritable capsule temporelle qui renferme des données précieuses pour comprendre la naissance des planètes.

Afin d’appréhender l’histoire de la météorite Erg Chech 002, remontons quelques milliards d’années en arrière… Les protoplanètes (des planètes embryonnaires) sont initialement formées grâce à l’accumulation de particules de métaux, de poussières et de roches (les chondrites). Lorsque cet embryon planétaire est assez gros, la désintégration radioactive de l’aluminium 26 en magnésium 26 produit une telle énergie que les roches changent de texture. Les températures continuent d’augmenter et cela donne naissance à des laves qui, en s’accumulant à la surface, forment une croûte primordiale. La chaleur augmentant, une telle planète peut même fondre et se recouvrir d’un océan magmatique. Lorsque le magma refroidit et cristallise, la protoplanète acquiert la structure d’une mini-Terre, avec une croûte, un manteau et un noyau.

En plus d’être la plus vieille lave jamais découverte, le corps parent d’Erg Chech 002 a sûrement été l’un des tout premiers gros objets formés dans le Système Solaire ! Et c’est époustouflant qu’un tel fragment ait pu survivre et être préservé intact pendant 4,5 milliards d’années avant de venir s'échouer dans un désert de notre planète il y a environ un siècle !

Pierre complète de 12,8 grammes

Sur la photo ci-dessus, on observe des cristaux verts de pyroxène baignant dans une pâte claire contenant des feldspaths et de la silice.

https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=72475

Petit documentaire en français sur la météorite : https://www.youtube.com/watch?v=kDXBaQsIvSU

Petit documentaire en français sur la météorite : https://www.youtube.com/watch?v=1QRiG6l7dDk

Les analyses minéralogiques et chimiques ont permis d'établir rapidement que l'on était en présence d'une roche similaire aux andésites connues sur Terre (c’est-à-dire une lave riche en silice, en sodium et en potassium) et qu'il s'agissait donc d'un fragment de la croûte d'une protoplanète aujourd'hui disparue, soit parce qu'elle a été avalée par une planète lors de sa formation, soit qu'elle a été détruite à la suite d'une collision avec un autre embryon planétaire.

Mais ce qui rend vraiment spectaculaire cette découverte, c'est que la datation du refroidissement de la lave issue d'un réservoir de magma partiellement fondu dans la croûte de la protoplanète en question, montre que la roche s'est formée, non seulement avant la naissance de la Terre, mais qu'il s'agit de la plus ancienne lave connue à ce jour dans notre Système Solaire !

Son âge est estimé à 4,5650 milliards d'années et elle est donc à peine plus vieille que la précédente lave détenant le record, NWA 11119, une météorite dont l'âge avait été estimé à 4564.8 ± 0.3 millions d'années et dont la composition est intermédiaire entre celle des andésites et des dacites terrestres.

L’étude de sa composition a permis aux scientifiques de reconstituer l’histoire de la petite planète dont elle est issue. Cette dernière se serait constituée environ 1 million d’années après le début de la formation du Système Solaire, elle aurait atteint par accrétion une taille de quelques dizaines, voire une centaine de kilomètres de diamètre, puis aurait commencé à fondre après 1,5 million d’années, produisant le magma qui constitue la météorite Erg Chech 002.

 

 

L'achondrite "Acapulcoïte" AKKA 001 :

AKKA 001

Une petite pierre très fraîche de seulement 21 grammes a été découverte en 2020 dans la région de Akka, au Maroc. Suspectée au début de n'être qu'une chondrite ordinaire, son intriguante croûte de fusion a quand même conduit à la couper pour voir sa structure interne. En dehors des particules de fer/nickel, pas grand chose... Envoyée à l'analyse pour en déterminer le type, cette dernière a révélé qu'il s'agissait d'une magnifique achondrite primitive "acapulcoïte" ! Une rare météorite dans les collections mondiales ! (54 hors Antarctique en octobre 2021).

Masse principale de 16 grammes

https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=73538

Cette météorite appartient au groupe des AL (Acapulcoïtes & Lodranites). Le terme Acapulcoïte fait référence à la chute éponyme Acapulco, au Mexique, en 1976. Ces rares météorites sont composées pour une grande part d'olivine et de pyroxène, ainsi que de plagioclase, de ferronickel et de troïlite. Elles ont été chauffées entre 950 et 1000° Celcius (un peu plus pour les Lodranites). Le matériau précurseur serait un intermédiaire entre les chondrites de type E et H.

 

 

 

L'achondrite Aubrite DJOUA 001 :

DJOUA 001

Il s'agit d'une météorite rare qui a été découverte début 2021 dans le désert Algérien. Le poids total serait de l'ordre de 100 Kg ! L'aubrite est un type de météorite qui ne rentre pas souvent dans les collections mondiales. Et ce qui ne facilite pas la chose pour le prospecteur, au sol les pierres sont très difficiles à reconnaître comme étant des météorites.

La négociante Isabelle POTHIER a pu en acquérir un petit lot au début de l'été 2021 (voir page 21). C'est pour les collectionneurs une très bonne occasion d'acquérir un spécimen de cette magnifique trouvaille !!

Talon mince de 16 grammes

https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=75377

https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=74741

ORIGINE DE LA FAMILLE DES AUBRITES :

Une météorite de l’ordre de 800 g est tombée le 14 septembre 1836 au lieu-dit Aubres, à l'est de Nyons, en Drôme provençale (France). L'emplacement précis de la chute est inconnu. Tout ce que l’on sait, c’est que la météorite est tombée sur une route pavée, tout près d'un berger qui passait par là. Il l’a ramassé puis l’a amené à son "maître". Ce dernier, devenu curieux par le récit de son berger, a cassé cet objet à l’origine suspecte. Puis, sans y conférer un intérêt particulier, il a remisé les quelques morceaux sur une étagère pendant près de dix ans. Un érudit local apprit l'existence de la météorite et se rendit à Aubres en 1845 pour l'acheter. Ce qui fut fait. De la masse initiale, estimée à 800 g, il ne restait que 567 g, selon J. R. Gregory (667 g selon A. Lacroix en 1927). Le reste de la masse a malheureusement été perdu. Le British Museum en détient à lui seul 440 g.

Les aubrites sont donc un groupe de météorites nommées d'après "Aubres", une petite météorite de type achondrite tombée à Aubres en 1836. Elles sont composées principalement d'orthopyroxène à enstatite, et sont souvent appelées "achondrites à enstatite". Leur origine ignée les différencie des achondrites primitives à enstatite et indique qu'elles proviennent d'un astéroïde. Les aubrites sont typiquement de couleur claire, avec une croûte de fusion brunâtre. La plupart des aubrites sont fortement bréchées. On dit souvent qu'elles paraissent d'origine "lunaire". Les aubrites sont principalement composées de grands cristaux blancs d'enstatite, un orthopyroxène pauvre en fer et riche en magnésium. Au sein de cette matrice, il y a quelques cristaux d'olivine, d'alliage fer-nickel et de troïlite, qui indiquent une formation magmatique sous des conditions extrêmement réductrices. La bréchiation importante de la plupart des aubrites atteste une histoire violente de leur corps parent. Puisque certaines aubrites contiennent des xénolithes chondritiques, il est probable que le corps parent des aubrites heurta un astéroïde de composition “chondritique de type E”.

La zone de trouvaille de cette AUBRITE :

 

 

 

La Winonaite NWA 13790 :

NWA 13790

Découverte dans le Nord-Ouest de l'Afrique en 2020 (sans doute l'Algérie), il s'agit d'une rare achondrite winonaite.

La négociante française Isabelle POTHIER a pu en acquérir quelques beaux spécimens en cette mi-août 2021. Je me souviens que dans les années 1990, les winonaites étaient difficiles à trouver et de toute façon inaccessibles en prix. Grâce à ces quelques trouvailles récentes dans le Sahara, c'est l'occasion pour les collectionneurs d'acquérir enfin un beau spécimen de ce type rare.

Spécimen complet incroyable de 62,8 grammes

(Voir mes autres pièces pages 24 & 26)

https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=73951

A noter que d'autres classifications ont été faites pour des pierres similaires durant le 1er semestre 2021 : NWA 13679 & 13917 par exemple.

 

ORIGINE DE LA FAMILLE DES WINONAITES :

Tout a commencé avec une météorite découverte en 1928 à moins d’un kilomètre au sud-est de Winona (Coconino County, Arizona, USA). Il s’agissait en fait de 24 Kg de fragments très altérés. Ils ont été baptisés WINONA et classés en « achondrite Winonaite », une nouvelle famille d’achondrite primitive.

Pour la petite histoire… Une masse altérée a été retirée d'une urne funéraire enterrée dans les ruines de l'Elden Pueblo. La masse s'est brisée en plusieurs fragments lors de son enlèvement car son fer métallique et plusieurs autres minéraux riches en fer avaient été largement oxydés. Très vite cependant, cet assemblage de matériaux assez curieux - riche en pyroxène, en enstatite et en olivine, accompagné de fer métallique et de troïlite - a été considéré comme modèle afin de créer un nouveau groupe géochimique de météorite qui fut baptisé « les Winonaites ». Ce petit groupe de météorites est à peu près de composition chondritique, avec des silicates réduits très similaires à ceux des chondrites de type Kakangari (K).

En août 2021, on comptait 46 météorites Winonaites répertoriées hors Antarctique dans le Metbull, bien que cette liste comprenne sans doute plusieurs pierres appariées provenant d'Afrique du Nord-Ouest (NWA).

Même si quelques chondres reliques ont apparemment été trouvés dans quelques Winonaites, elles sont classées en achondrites car leur texture dominante est celle d’une roche ayant fondu. Leurs rapports isotopiques de l'oxygène, et d'autres caractéristiques, indiquent également une relation étroite avec les fers IAB avec inclusions de silicates. Alors qu’une douzaine de Winonaites sont connus avec des masses supérieures à 1 Kg (mi 2021), Winona est de loin la plus grosse. Et ceci sans compter le fait que la météorite Winona ait perdu une fraction importante de sa masse à cause des processus d'altération.

Une seule petite chute du type Winonaite est connue : Pontlyfni, Angleterre, 1931. Cependant, la météorite de Winona avait déjà été établie comme « la référence », bien avant que les similitudes géochimiques et minéralogiques avec la chute observée Pontlyfni ne soient largement reconnues. Winona est donc l'un des rares noms éponymes de météorite dont la chute n'ait pas été observée.

Dans la météorite de Winona se trouvent des lithologies à gros grains et des lithologies à grains plus fins dont les proportions minérales variables peuvent expliquer certaines différences d'abondance. On trouve encore du fer Fe-Ni et de la troïlite dans les veines résiduelles, mais la détermination des quantités originales de fer Fe-Ni et de troïlite à partir des résidus et des produits d'altération rend toute estimation quantitative de la minéralogie originale de la météorite quelque peu problématique.

La météorite Winona reste néanmoins un modèle utile de comparaison pour ce groupe d'achondrites primitives. Cependant, il est particulièrement important de compléter les recherches avec les informations supplémentaires fournies par la découverte d’autres spécimens, souvent plus petits mais moins altérés tel que NWA 13790.

 

 

 

La Shergottite NWA 12269 :

Arrêtant malheureusement en ce mois d’octobre 2021 le négoce des météorites, Jérémy BASSEMON acheta pour de la NWA 12269 ce lot de 78,6 g en mars 2020 auprès d'un négociant marocain réputé. Après les avoir reçu, Jérémy décida d'envoyer une des pierres au CEREGE pour analyse et confirmation de l'origine martienne. Ce qui fût fait rapidement via la dénomination NWA 13486.

Ci-dessus, encore dans les mains du marocain, ma pièce de 6,4 grammes désignée par une flèche.

Je possède les 3 plus grosses pièces visibles sur cette photo, soit 50 grammes. Voir les 2 autres en collection à la page 17 (14g) et à la page 18 (29g).

NWA 12269

Plus de 2 Kg ont été découverts en Afrique du Nord Ouest début 2018 (Sahara Algérien à priori). Dès qu'il l'a vu, Mohamed AID a suspecté cette météorite d'être un type rare. Il l'a immédiatement acheté. C'était à Ouarzazate, au Maroc, en juillet 2018. Mohamed AID est un célèbre chasseur de météorites connu dans le monde entier pour ses découvertes de lunaires, et de la non moins célèbre et unique météorite martienne "Black Beauty" (voir page 21).

Confiée par ses soins à l'Université de Washington à Seattle (USA), la masse principale de 1,7 Kg a été analysée, puis classée (NWA 12269). Il s'agit d'une achondrite Shergottite d'origine martienne avec un assez faible degré d'oxydation terrestre.

Avec les quelques autres appariées classées ensuite, le poids total de cette chute est d'environ 2,3 Kg.

Fragment de 6,4 grammes avec de la croûte de fusion sur un côté

https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=72830

https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=68608

LISTE DES METEORITES MARTIENNES :

http://www.nirgal.net/meteori_table.html

 

PREUVE DE L’ORIGINE MARTIENNE DES METEORITES "SNC" :

Après la sonde Viking à la fin des années 70, l’examen de l’atmosphère martienne par le rover Curiosity de la NASA confirme dès 2013, qu’effectivement, certaines météorites tombées sur Terre proviennent bien de la planète rouge ! Une nouvelle mesure clé de l’argon, gaz inerte présent dans l’atmosphère de Mars, effectuée par le laboratoire du rover, donne la preuve la plus définitive de l’origine martienne des météorites martiennes, tout en fournissant un moyen d’écarter l’origine martienne de toutes les autres météorites. La nouvelle mesure est un comptage à haute précision de deux formes d’argon (l’argon 36 et l’argon 38) réalisée par SAM (pour « Sample Analysis at Mars ») qui est le laboratoire embarqué dans le rover Curiosity. Ces formes plus légères et plus lourdes (« isotopes ») de l’argon existent naturellement dans le système solaire. Sur Mars, le ratio « normal » argon léger / argon lourd est faussé parce qu’une grande partie de l’atmosphère originale de cette planète a été perdue dans l’espace. La forme la plus légère de l’argon a été davantage perdue car elle monte au sommet de l’atmosphère plus facilement et demande moins d’énergie pour s’échapper. Cela a laissé l’atmosphère martienne relativement enrichie en isotope lourd, l’argon 38. Les années d’analyses effectuées par les scientifiques terrestres sur les bulles de gaz piégées à l’intérieur de météorites martiennes avaient déjà réduit le ratio de l’argon martien à une fourchette de 3,6 à 4,5 (c’est-à-dire 3,6 à 4,5 atomes d’argon 36 pour chaque atome d’argon 38). Les mesures des sondes Viking effectuées dans les années 1970 avaient placé le rapport atmosphérique martien dans la fourchette de quatre à sept. La nouvelle mesure directe de SAM effectuée sur Mars fixe maintenant le ratio correct à 4,2. «Nous l’avons vraiment épinglé», déclare Sushil Atreya de l’Université du Michigan. «Cette lecture directe, sur Mars, confirme définitivement l’origine martienne des SNC (famille des météorites martiennes)».

 

 

 

L'achondrite eucrite NWA 13064 :

NWA 13064

6,3 kilos de pierres et fragments avec ou sans croûte de fusion ont été découverts en 2019. Il s'agit d'une achondrite eucrite parcourue de veines de choc, et contenant de minuscules brèches. La météorite a été officiellement classée dans le Metbull par le Muséum d'Histoire Naturelle de Berlin le 31 janvier 2020.

Fragment de 97 grammes avec croûte de fusion

https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=71050